Les « droits créances », les fameux « droit à… », sont en vogue. Longtemps, l’agitation sociale a consisté à réclamer de tels droits puis à préserver ces « acquis ». Il y en a pourtant un que nous ne voyons hélas revendiqué par personne alors qu’il s’avèrerait nécessaire pour sauver notre démocratie – et le terme n’est pas trop fort. Nous l’appellerons le « droit à la compréhension » : le droit d’y voir clair dans ces enjeux absolument déterminants pour notre avenir collectif, souvent techniques et plus complexes que ne le laissent penser quelques représentants plus ou moins dissimulés d’intérêts catégoriels qui monopolisent l' »expertise » médiatique, et auxquels le commun des citoyens n’entend souvent pas grand chose faute d’une information claire, transparente et fiable. Un sujet qui questionne non seulement le rôle de l’éducation et des médias, mais aussi celui de l’État et de la « société civile ».
C’est évidemment la récente agitation-propagande sur les retenues d’eau (« méga-bassines ») et ses sinistres retombées médiatiques qui nous inspirent cette réflexion. Mais notre raisonnement vaut pour mille autres sujets d’importance stratégique sur lesquels nous devrions être capables de prendre notre destin collectif en main (en France, c’est encore le peuple qui est souverain d’après la Constitution…) et en pleine connaissance de cause : les éoliennes, leurs terres rares et leurs socles de béton ; la problématique du logement et ses « millions de vacants » ; les voitures électriques et leur lithium, leur poids et leur fin de vie ; l’hydrogène et l’énergie qu’il faut pour en produire ; le béton « bas-carbone » ; les forêts « gérées durablement » ; le « commerce équitable » ; l’électricité nucléaire émettrice de CO2 (sic) d’après un nombre considérable de citoyens français ; la France qui « s’en sort bien comparée aux autres » (sic) face à la crise de l’énergie… Or comment forger un consensus si déjà en amont les données de base, disons même les réalités de base, ne sont pas connues et acceptées de façon relativement univoque par la collectivité ?
On ne compte plus les sujets éminemment complexes sur lesquels toutes sortes d’opinions contradictoires se forgent au sein de la société, toutes sortes d’idées, parfois exactes, parfois erronées, se répandent jusque dans les cercles du pouvoir et les centres de décision. Ces avis, pour beaucoup d’entre eux, sont façonnés à la va-vite, sur la base de quelques informations parcellaires émanant d’une source à laquelle on fait plutôt confiance, selon ses inclinaisons… Une ONG, une fédération professionnelle, un « influenceur ». Or soyons francs : dans la société de l’information, dans l’océan informationnel, vérifier une information, peser les pour et les contre sur la base de données fiables est devenu un luxe rare.
Le problème, c’est que faute d’accord sur une compréhension largement partagée des enjeux, faute d’un consensus démocratique (et non pas forgé par l’équilibre précaire d’intérêts catégoriels) sur les « moins mauvaises solutions » à adopter, il finit toujours par y avoir contestation et, in fine, blocage, puis violence. La machine est grippée… Voyons donc quelles sont les causes et quelles pourraient être les solutions à ce problème. Peut-être inspireront-elles un vaste mouvement social pour la revendication d’un droit à la compréhension ?
L’expertise n’est plus un monopole : elle est un champ de bataille cognitif et informationnel
Ce n’est déjà plus une nouveauté, mais c’est une réalité que toute une vieilles caste d’ingénieurs, de spécialistes et autres sachants n’accepte toujours pas : l’expertise n’est plus et ne peut plus être un monopole. L’idée d’un monopole de l’expertise repose d’ailleurs sur une conception fondamentalement réductrice et anti-démocratique du savoir et de la connaissance – ce que l’on nomme technocratie : il n’y aurait qu’une seule vérité, la vérité « scientifique », accessible à quelques initiés seulement, tandis que la masse des autres est vouée à l’ignorance, et donc à se laisser conduire par ceux qui savent. Or le destin collectif d’une nation, en démocratie, est politique (cette vieille idée surannée de volonté générale…), et non pas purement technique.
Le monopole, les « experts » officiels l’ont de toute façon perdu depuis bien longtemps : si l’on en juge par le niveau d’éducation, les diplômes et les capacités, il y a aujourd’hui autant d’experts dans chacun des « camps » qui s’affrontent sur ce champ de bataille cognitif et informationnel, aussi bien du côté de l’État que des entreprises et des ONG. Et tant mieux si cela permet d’éviter la technocrature en remettant du débat dans ce que certains voudraient régler à la schlague.
Surtout, comme nous l’avions écrit dans notre précédent éditorial (que nous ne faisons là que continuer), il n’y a plus société d’autorité mais démocratie d’influence selon les mots du regretté François-Bernard Huyghe et de Ludovic François. La société de l’information est celle du savoir et de la connaissance non seulement accessibles, mais aussi librement diffusibles.
Sauf que cette « société de l’information » n’est pas véritablement pacifiée. Non pas parce qu’il y a du débat : en fait, il y a moins un débat tendu vers la détermination d’une position plus juste entre membres d’une collectivité tendus vers le bien commun qu’un déchaînement de manœuvres plus ou moins manipulatoires pour imposer une positon à l’exclusion de toute autre. Il s’agit hélas moins souvent de faire valoir des positions dans ce que nous appellerions aujourd’hui un travail d’intelligence collective que d’anéantir les positions contradictoires des autres parties prenantes à ce conflit cognitif. Il y a en fait, une guerre civile cognitive et informationnelle, par ailleurs mondiale (puisque la circulation de l’information dépasse allègrement les frontières), plutôt qu’un débat. Dans cette « guerre », les manœuvres consistant d’abord à saper nos représentations des enjeux et nos visions du monde, à distordre les réalités, puis à semer la discorde sur la base de ces perceptions fragmentées. Si bien qu’il n’y a plus de consensus possible, il n’y a plus de lecture commune et partagée des enjeux : c’est ainsi qu’agit la bombe à fragmentation cognitive.
Nous pensons que ce devrait être à l’État, selon son rôle originel (qui est de pacifier la société), de pacifier autant qu’il le peut ce débat et de le canaliser dans un sens favorable à la détermination d’un intérêt collectif bien compris. Cela impliquerait certes de retracer la ligne entre ce que « nous » sommes en tant que collectivité d’une part et d’autre part l’extérieur potentiellement hostile, mais cela ne peut être que salutaire à en juger par la façon dont nos « amis »/ »alliés » sont capables d’offensives. A l’inverse, le dogme néo-libéral du retrait de l’État ne peut qu’encourager cette guerre civile synonyme de sabordage du pays en tant qu’unité politique démocratique et souveraine. Souvenons-nous que l’État moderne et raisonnable est né pour mettre un terme aux guerres de religions et de partis, véritables guerres civiles d’anéantissement entre fanatiques…
Ce que l’État pourrait faire
Est-ce utopique de penser que l’État pourrait, sur les grands sujets qui intéressent notre avenir collectif (et ils sont nombreux), mettre de l’ordre dans les débats en présentant clairement : la situation, les options possibles pour tendre vers une situation meilleure, les avantages et inconvénients de chacune des options ? Ceci sans nier le nécessaire apport informationnel et argumentaire des experts, lobbies et autres intellectuels, mais simplement en ne se contentant pas de les laisser s’entretuer à la lumière des médias ou dans l’ombre des couloirs des ministères et assemblées. Bref, en donnant une forme claire, accessible et fiable à un débat bien informé, dans l’intérêt supérieur de la nation… Sans quoi, c’est le brouillard de la guerre de l’information qui prend le dessus, pour ne pas dire la guerre de brouillard informationnel, car les manœuvres d’enfumage, de distorsion des réalités et finalement de brouillage des cartes y sont monnaie courante.
Prenons l’exemple de ces bassines : on a vu l’État et le gouvernement « condamner fermement » des agissements clairement illicites – comme à chaque fois, comme un mauvais comique de répétition. Mais le spectacle médiatique (le couple provocation stérile-réaction inutile) mis à part, quel Français a aujourd’hui une idée claire de la position de la France sur ce sujet majeur (il s’agit tout de même de la maîtrise d’une ressource vitale qui vient à manquer…) et des raisons pour lesquelles l’État et ses organes déconcentrés laissent construire de telles infrastructures ? Est-ce simplement parce qu’un « lobby » a crié plus fort que le « lobby » d’en face (lequel s’est donc bien rattrapé ce week-end) ? Ou bien y’a-t-il une décision rationnelle, éclairée, basée sur une certaine idée du bien commun ? Le cas échéant, pourquoi est-ce si difficile d’y comprendre quelque chose ?
Comme on le pressent, c’est à la grande limite d’un modèle néo-libéral qui ne reconnaît que des intérêts particuliers que nous touchons là. Or la mise en concurrence de ces intérêts particuliers ne fournit aucun autre équilibre que le règne du plus fort (qui n’est pas systématiquement celui qu’on croit), et aucun autre régime qu’une permanente guerre de chacun contre tous. C’est bien là une guerre civile cognitive et informationnelle d’abord, et demain peut-être davantage, si vraiment ces « activistes » se révèlent être des « terroristes » comme on le lit déjà ici et là, agité comme une menace… occultant le fond du sujet politique et démocratique.
La pensée stratégique contre le nihilisme ambiant
C’est que mettre de l’ordre et initier un élan collectif impliquerait de savoir précisément où nous allons, pourquoi nous y allons, et de quelles ressources nous disposons pour y aller. On appelle cela un raisonnement stratégique, c’est-à-dire un raisonnement moyens/fins. Les fins, c’est la direction, l’objectif, le but. Soit précisément ce qui manque cruellement à ce pays, embourbé dans des incantations magiques et sans portée concrète (cf. la vacuité des débats préalables à la dernière élection présidentielle en date), alimentant le nihilisme ambiant. Sans cette tension vers un but collectif largement partagé et accepté, sans cet horizon souhaitable et d’autant plus réaliste que tout est mis en œuvre pour s’en rapprocher un peu plus chaque jour, on abandonne le pays et ses citoyens à l’objectif dérisoire de préserver chacun nos petits intérêts individuels au jour le jour, lesquels ne pèsent déjà plus très lourd face à la volonté unie de ceux qui nous font la guerre. Organiser, encourager et alimenter la guerre civile, fût-elle « non-létale », c’est déjà « suicider » la société.
C’est aussi trahir un héritage glorieux. Car des experts, des outils de diagnostic efficaces, des penseurs en tous genres capables d’innover et de trouver des solutions engageantes, des administrations capables d’efficacité, nous en disposons encore – c’est-à-dire que tous ne sont pas encore partis ou n’ont pas encore été sabordés. Prenons l’exemple du logement, qui nous tient à cœur et qui s’apprête probablement à devenir (comme on pouvait le redouter depuis plusieurs années) une urgence sociale de premier plan : nous avons bien les formidables données de l’INSEE (un outil dont on oublie trop souvent de souligner l’importance et la qualité), et des chercheurs ou analystes très compétents pour les lire et les interpréter. Pourtant, l’idée fausse, répandue délibérément ou par inexpertise, selon laquelle il suffirait de mobiliser « les millions de logements vacants » pour résorber la crise de l’offre ne cesse de se diffuser jusque dans les cerveaux de décideurs et de citoyens toujours plus prompts à bloquer les projets… sans comprendre que ce sont aussi leurs propres perspectives qu’ils obscurcissent ainsi. Et les dirigeants de ce pays peuvent bien s’émouvoir de la regrettable situation du logement : on attend toujours une parole forte et fiable pour poser un diagnostic réaliste sur la situation et débloquer les solutions réelles, existantes, qui ne demanderaient qu’un peu de courage. Lorsqu’il avait encore une volonté incarnée, ce pays savait pourtant faire.
Comme nous l’avons déjà dit, aucune solution aux grands défis collectifs n’est pure de toute contrepartie. Il y a toujours des désagréments, des « externalités négatives » plus ou moins lourdes, plus ou moins réelles aussi (car le jeu des opposants, c’est évidemment d’en faire apparaître plus qu’il n’y en a réellement pour obtenir gain de cause). Construire des logements fait du bruit et de la poussière, artificialise parfois des sols qui ne l’étaient pas encore, et nécessite des ressources. Nourrir tout le monde nécessite des infrastructures, une maîtrise des ressources, des arbitrages dans les modèles d’exploitation agricole… Soit. Mais des débats bien informés devraient pouvoir faire émerger nos intérêts communs, supérieurs à nos intérêts individuels et donc rendre enfin acceptables ces contreparties. Quant à ceux qui douteraient de l’existence, voire de la nécessité d’un « intérêt commun et supérieur », nous les laisserons guerroyer seuls, individuellement, face à la prochaine invasion d’une armée étrangère : ils redécouvriront alors, d’un seul coup, le réalisme et le politique.
(Anti-)Société civile ?
L’autre point qui parasite trop souvent des débats pourtant légitimes est le rôle, parfois trouble, de ce qu’il est convenu d’appeler la « société civile ».
Dans l’histoire des idées politiques modernes, la « société civile » s’est d’abord définie par opposition à l’état de nature, autant dire celui de la guerre de tous contre tous, de la guerre civile. Or la « société civile » dont on parle aujourd’hui n’a en fait plus grand chose à voir avec cela. Dans l’esprit de nos dirigeants actuels, elle est organisée sous forme d’ONG et autres groupes de pression par définitions minoritaires (exit le peuple, la nation, et toutes ces vieilles notions qu’on n’a pourtant pas pris la peine de remplacer dans la Constitution supposée régir notre démocratie). Et d’une certaine manière, l’activisme des ONG contre celui des « lobbies », c’est la guerre civile cognitive et informationnelle rêvée des néo-libéraux : le grand clash des intérêts catégoriels. Car même s’ils prétendent souvent défendre des causes d’intérêt général, on remarquera que ces organisations sont quasiment toujours spécialisées. A l’inverse des partis d’antan, il ne s’agit pas d’organisations structurées autour d’une vision du monde, d’un socle idéologique clair et précis, tendues vers la conquête du pouvoir dans le respect de règles communes. Elles n’embrassent pas le corps démocratique et ne s’intéressent pas à sa vocation en tant qu’entité, mais cherchent à influencer, sur des points précis (ce que l’on appelle parfois des « micro-causes »), des cibles jugées stratégiques. Les plus médiatiques et les plus fiers « opposants » au « pouvoir », incapables de s’attaquer frontalement à tout ce que ce pouvoir recouvre frontalement, se réduisent alors au rôle de sparring partners, l’autre face de la pièce, l’autre versant de l’arche… Des anti-système qui font partie intégrante du système et maintiennent un simulacre de démocratie en forme de « débat » confus.
Relevons toutefois que, parmi ceux qui se joignent à des luttes et rassemblements comme ceux de la fin de semaine dernière, il s’en trouve aussi de plus conséquents. De vrais militants pleinement et ouvertement en guerre révolutionnaire contre l’État, récusant la société. Ceux-ci ont au moins le mérite d’une certaine clarté dans leur aspiration à une guerre civile d’une autre intensité. Mais alors, le mélange des genres (une forme de « convergence des luttes »), qui relève d’une grande habileté tactique des activistes les plus radicaux, n’est pas fait pour clarifier les lignes ni pour laisser penser que derrière ce sujet d’intérêt général des bassines, ce n’est pas surtout le zbeul général qui intéresse ces agglomérats militants…
En tout état de cause, qu’il s’agisse des radicaux ou des très officiels « activistes » des grandes ONG subventionnées, c’est d’un manque de grille de lecture commune et réaliste de ces phénomènes que nous souffrons. Les médias, par complaisance ou par ignorance, jouent ici un rôle majeur, tout comme le système éducatif. Il y a effectivement un problème à considérer, comme on tend souvent à le faire, que les ONG sont des porte-voix de l’intérêt général, de la veuve et de l’orphelin, mandatés en défense contre les « méchants ». Leur droit d’expression, tout comme celui des entreprises, est légitime et indispensable. Mais une association, et même une coordination d’associations, ne devrait pas s’arroger un monopole médiatique de la parole « citoyenne ».
Le réflexe de la presse et de l’opinion face à ces ONG devrait être celui de tout chasseur d’influence, pour ne pas dire d’ingérence, et parfaitement identique à celui rencontré face aux « lobbies » industriels : Cette organisation vise-t-elle véritablement le bien commun dans notre société, ou bien à saper ses fondements ? Sa bataille contre ces retenues d’eau est-elle véritablement motivée par un souci d’intérêt général, ou cherche-t-elle simplement à rallier le plus largement possible à son combat contre un modèle agricole dominant qui lui déplaît – et le cas échéant, que penser dudit modèle ? Qui a financé cette étude aux résultats spectaculaires et alarmants ? Pourquoi le « chef d’État sans État » George Soros finance-t-il cette organisation anticapitaliste, lui qui est un spéculateur cynique parfaitement revendiqué ?
On s’apercevrait souvent qu’au motif de « lancer l’alerte », de « porter la voix de ceux qui n’en ont pas », ce sont en fait des intérêts catégoriels et/ou des buts subversifs inavoués que défendent plus ou moins consciemment les professionnels de l’agitation-propagande. Ce que l’on ne peut percevoir qu’en s’élevant à la hauteur des enjeux collectifs, sans se laisser séduire par les focalisations sensationnalistes. Dès lors, leur façon de nous informer sur des débats qui, certes, se posent, à l’image de celui concernant les retenues d’eau, ne peut suffire à éclairer une opinion véritablement satisfaisante du point de vue de l’intérêt collectif. Nous donnant l’impression d’y comprendre quelque chose, l’activisme et son expertise contrôlée ne nous donne généralement qu’un aperçu du problème conforme à ses propres intérêts, ou à ceux qu’il sert de façon indirecte (exemple).
Le « droit d’y comprendre quelque chose », ou la véritable solution pacifique
Poser les enjeux, mettre les solutions sur la table, choisir les moins mauvaises à la plus large majorité possible tout en acceptant leurs contreparties, consenties en l’échange des bienfaits d’une société unie, protectrice, porteuse, tout ceci sans se laisser séduire par les sirènes de la division, de la subversion et de la manipulation. Vaste programme, certes.
C’est toutefois un enjeu démocratique majeur à considérer. Il est propre à notre temps – car causé par le nouvel état technologique du monde (la société de l’information). D’ailleurs, clarifier les débats et les situer au bon niveau, c’est-à-dire celui d’une collectivité unie, s’impose même, et peut-être à plus forte raison encore sur les sujets les plus techniques. Depuis l’ère industrielle au moins, la technologie façonne le monde, les rapports sociaux – dont la guerre, le rapport à la vie, à la Terre et à l’Univers de façon fulgurante. Industrie, technologie et puissance sont une seule et même chose, c’est pourquoi notre destinée commune, si elle se veut être démocratiquement déterminée, ne peut passer que par une juste et commune appréhension de ces enjeux, plutôt que par des débats biaisés, tronqués et éparpillés façon puzzle.
Sans cela, les CRS de Saint-Soline comme de n’importe quelle ZAD répondent-ils encore du monopole étatique d’une violence légitime, ou bien sont-ils seulement le bras armé d’un régime légaliste ?